3.1 Sources d'eau
L’approvisionnement en eau est un facteur important, car il a une incidence directe sur la gestion et le rendement du système. En règle générale, 1 à 3 % de l’eau totale du réseau est remplacée par jour, selon le climat, la période de l’année et les cultures produites (Somerville et al. 2014). L’eau est perdue dans le système par évaporation, transpiration dans la plante et par des processus normaux d’éclaboussures, de nettoyage et de récolte.
L’eau dont la salinité est supérieure à 0,8 partie par millier (ppt) ne convient généralement pas à la production aquaponique, car la majorité des plantes cultivées ne tolèrent pas même un faible degré de sel (Shannon et Grieve, 1998). Les cultures aquaponiques courantes présentant une tolérance à la salinité comprennent la laitue (0,83 — 2,8 ppt), le chou frisé (jusqu’à 7,4 ppt), la carde blanche (1,5 — 3,5 ppt) et les tomates (jusqu’à 5,8 ppt) (Maggio et al. 2007 ; Shannon et Grieve 1998 ; Shannon et al. 2000). Même si certaines cultures montrent une capacité à tolérer le sel, la croissance est compromise à un moment donné au cours de la production.
La majorité des producteurs aquaponiques utilisent l’eau de pluie, l’eau de puits, l’eau municipale ou une combinaison pour leurs systèmes.
Rainwater : L’eau de pluie a généralement un pH neutre ou légèrement acide, une légère dureté en calcium et en magnésium et aucune salinité (Somerville et al. 2014). Dans les grands réseaux, l’eau de pluie est généralement mieux utilisée conjointement avec d’autres sources pour réduire les frais généraux et améliorer la durabilité.
Le ruissellement des eaux de pluie peut facilement être capturé à partir des toits ou des gouttières et stocké pour une utilisation ultérieure. L’eau recueillie sur les toits doit être traitée avant utilisation, car elle peut contenir des bactéries et des agents pathogènes provenant des excréments d’oiseaux ou de rongeurs. Parmi les points à considérer, mentionnons les zones susceptibles de recevoir des pluies acides, les lois interdisant la collecte, les matériaux de toiture et l’âge Certaines recherches ont suggéré que les toits nouveaux et vieillissants ne conviennent pas à la collecte (Clark et al. 2008), car des matériaux comme les bardeaux, le cèdre et l’aluminium galvanisé non revêtu peuvent contaminer l’eau par des produits chimiques, des métaux lourds et des polluants.
_Eau de puits : _ L’eau de puits est une option viable pour certains producteurs. Les facteurs à considérer comprennent les contaminants potentiels et la composition du substrat roch Les produits chimiques particulièrement nocifs comprennent les métaux lourds, le fer et le soufre. Les aquifères dont le substrat rocheux est composé de calcaire ont une dureté de l’eau et des concentrations d’alcalinité élevées. L’alcalinité (bases dans l’eau comme les carbonates, les bicarbonates et les hydroxydes) empêche les fluctuations du pH, qui est naturellement abaissée en aquaponie par la nitrification. Alternativement, les producteurs dont la production de poisson est très faible peuvent avoir besoin d’un traitement de l’eau pour diminuer la dureté et/ou l’alcalinité avant utilisation (Somerville et al. 2014). Le manque de poisson et l’apport alimentaire ultérieur peuvent faire en sorte que le pH reste trop élevé, ce qui rend certains nutriments inaccessibles à la plante. Le taux de pompage de l’aquifère devra également être déterminé s’il sera la seule source d’eau pour un système aquaponique. Cela est particulièrement important dans les systèmes qui nécessiteront d’importants ajouts d’eau ou de remplacement.
_Eau municipale : _ L’eau municipale est idéale pour une utilisation dans les systèmes aquaponiques. Le chlore présent dans l’eau du robinet élimine les bactéries, les agents pathogènes et les algues, ce qui en fait une source d’eau sûre et fiable. Cependant, le chlore et les chloramines doivent être éliminés avant utilisation car ils sont toxiques pour les poissons et éliminent les bactéries nitrifiantes.
La chloramine est essentiellement une molécule très stable de chlore lié à l’ammoniac. Contrairement au chlore seul, les chloramines ne peuvent pas s’évaporer hors de l’eau. Cela fournit aux ménages ruraux un approvisionnement sûr en eau potable, mais rend son utilisation difficile pour les producteurs aquaponiques. Le chlore libre dans l’eau peut être gazé en 48-72 heures avec aération. Les chloramines nécessitent une dissipation chimique (p. ex. thiosulfate de sodium) ou une filtration au charbon de bois. Étant donné le faible volume d’échange d’eau, les chloramines n’ont généralement pas d’impact négatif sur un système aquaponique. En règle générale, vous pouvez remplacer environ 10 % du volume d’eau du système sans traiter ni tester la présence de chlore ou de chloramines.
_Eau de surface _ : Les eaux de surface comprennent les étangs, les lacs, les rivières et les cours d’eau. Les eaux de surface peuvent introduire des agents pathogènes, des algues, des escargots et d’autres organismes. De plus, de nombreuses eaux de surface sont contaminées par des polluants ou des eaux de ruissellement agricoles qui constituent une menace pour la salubrité des aliments pour les organismes du système et pour les consommateurs.
*Source : Janelle Hager, Leigh Ann Bright, Josh Dusci, James Tidwell. 2021. Université d’État du Kentucky. Manuel de production aquaponique : manuel pratique pour les producteurs. *
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