17.1 Introduction
L’Autorité européenne de sécurité des aliments a fait état d’une variété de facteurs et de problèmes potentiels associés aux nouvelles tendances de la production alimentaire, et l’aquaponie a été identifiée comme un nouveau processus/pratique de production alimentaire (Afonso et al., 2017). En tant que nouveau processus de production alimentaire, l’aquaponie peut être définie comme « la combinaison de l’aquaculture animale et de la culture végétale, à travers un lien microbien et dans une relation symbiotique ». En aquaponie, l’approche de base consiste à tirer profit des fonctions complémentaires des organismes et de la récupération des nutriments. La partie aquaculture du système applique des principes semblables aux systèmes aquacoles recirculants (SAR). Aquaponics a pris de l’ampleur grâce à ses caractéristiques supérieures aux systèmes de production traditionnels. Ainsi, l’aquaponie semble capable de maintenir les écosystèmes et de renforcer les capacités d’adaptation aux changements climatiques, aux conditions météorologiques extrêmes, à la sécheresse, aux inondations et à d’autres catastrophes. Ces attributs sont à portée de main, mais comme dans d’autres productions agro-aquacoles, l’aquaponie n’est pas exempte de risques. Étant donné la complexité de l’aquaponie en tant qu’environnement de coproduction d’animaux aquatiques avec des plantes, les dangers et les risques peuvent être plus compliqués.
Le présent chapitre met l’accent sur les catégories de risques (p. ex. santé animale ou maladie) plutôt que sur les risques spécifiques (p. ex. flectobacillose). Dans l’aquaculture traditionnelle, certains des types de risques de production les plus courants sont les maladies causées par des agents pathogènes, la mauvaise qualité de l’eau et la défaillance du système. Snieszko (1974) a signalé que des maladies infectieuses chez les poissons sensibles sont exposés à des agents pathogènes virulents dans certaines conditions environnementales. Ainsi, l’interaction des agents pathogènes, la qualité de l’eau et la résistance des poissons est liée à l’apparition de maladies. Des recherches antérieures utilisant des méthodes de risque ont permis d’étudier les voies d’introduction d’agents pathogènes des animaux aquatiques afin d’assurer la sécurité des échanges commerciaux (p. ex. analyses des risques à l’importation) et de soutenir la biosécurité (Peeler et Taylor, 2011). Compte tenu de la similitude entre l’aquaponie et le RAS, on s’attend à ce que les problèmes de santé des animaux aquatiques en aquaponie soient identiques à ceux des animaux aquatiques du RAS. Plus précisément, les fluctuations de la qualité de l’eau peuvent accroître la susceptibilité des poissons aux agents pathogènes (c.-à-d. les organismes pathogènes tels que les virus, les bactéries, les parasites, les champignons) dans les SAR et provoquer des éclosions de maladies. Les micro-organismes présents dans des systèmes fermés comme le RAS ou l’aquaponie jouent un rôle important dans le maintien de la santé des poissons. Ainsi, Xue et coll. (2017) ont signalé la corrélation potentielle entre les maladies des poissons et les populations bactériennes de l’environnement dans la SRA. La densité élevée des agents pathogènes et les possibilités limitées de médicaments rendent le système sujette à des problèmes de maladie. La maladie ou l’altération de la santé peuvent entraîner des pertes catastrophiques avec une diminution de la survie ou un mauvais taux de conversion des aliments. Quel que soit le risque potentiel qui devient problématique, chacun a le même impact : une baisse globale de la production d’un produit de qualité commercialisable qui entraîne des pertes financières (McIntosh 2008). Les maladies ne peuvent être évitées que lorsque les risques sont reconnus et gérés avant que la maladie ne se produise (Nowak, 2004). La gravité des risques diffère et changera probablement selon le moment où chacun d’entre eux est rencontré au cours du cycle de production.